CYCLE ZIK BOUM DOC #2
EN CO-ORGANISATION AVEC L’ŒIL LUCIDE
VEN 7 AVR | 20:00
OUVERTURE DES PORTES À 19H40
PRESENTATION SUIVIE DU FILM DE 20H00 À 22H00
CHATEAU D’EYMET
RÉSERVATION CONSEILLÉE
Une nuit avec Charlie Mingus dans son loft de Greenwich Village, alors qu’il attend d’être expulsé par la police.
Filmé par un étudiant en cinéma, c’est un film sublime sur la brutalité de la condition des noirs et des musiciens de jazz aux États-Unis. Durant toute la nuit, au milieu de son capharnaüm, Mingus se livre dans un étrange monologue, parle avec sa fille, tire à la carabine dans le plafond. Au petit matin, les policiers débarquent et Mingus part les menottes aux poignets, ses affaires embarquées sans ménagements dans un camion municipal, sa contrebasse abandonnée sur le trottoir. Mingus in Greenwich Village est un film poignant, brutal dans sa simplicité et son propos. Entouré de journalistes qu’il a convoqués alors que la police et les services de la ville embarquent ses affaires, Mingus demande, "Vous vouliez savoir ce que c’est la soi-disant vie des musiciens de jazz? Et bien, c’est ça."
Pendant plus de vingt ans, Shirley Clarke a recueilli les mots et les notes d'Ornette Coleman, multi-instrumentiste génial et inventeur du free jazz. Film aux frontières du documentaire et du cinéma expérimental, Ornette, Made in America brosse en creux le portrait de l'Amérique ultra-libérale, raciste et expansionniste où grandit le compositeur. Un film tour à tour émouvant, ébouriffant et hypnotique où la fougue improvisatrice de l'un croise l'invention débridée de l'autre.
Shirley Clarke (1919-1997) est une figure majeure du cinéma indépendant new yorkais. Danseuse de formation, c’est vers le cinéma qu’elle concentre finalement ses talents, à une époque où l’on trouve encore peu de femmes réalisatrices. Ses premiers courts métrages “A Dance in the Sun“ (1953), “Bullfight“ (1955) ou “Bridges Go-Round“ (1958) sont symptomatiques de son obsession pour le mouvement. Membre de l’avant-garde artistique de Greenwhich Village, elle sera, en 1962, un des membres fondateurs de la Film-Makers' Cooperative. “The Connection“ (1961), son premier long métrage, acclamé à Cannes, marque le début d’une série de films engagés socialement, où la fiction croise volontiers le réel. Elle conclut son œuvre en 1985 avec “Ornette: Made in America“, un portrait atypique et protéiforme du génie du jazz Ornette Coleman.